Le carnet de l’aménageur
Une cité romaine : une influence religieuse
La première trace d’une sédentarisation à l’emplacement de la ville de Tours date de l’installation de la tribu gauloise des Turones le long de la rive gauche de la Loire, sur un léger bourrelet de la plaine alluviale.
Mais c’est à partir du IVe siècle, avec les Romains, que l’actuelle ville de Tours naquit réellement : ils fondèrent le Caesarodunum.
Tours devint alors progressivement un des plus importants centres religieux et de pèlerinage d’Occident. Avec l’influence de St Martin, Tours, son opulence d’abbayes et d’églises, est révélée par le christianisme.
Du VIe au Xe siècle, le développement de Tours se réalise autour de deux centres :
Le centre administratif et militaire avec le comte (actuellement quartier Colbert).
Le centre religieux avec l’évêque et la basilique St Martin (actuellement quartier St Martin).
Au fur et à mesure, émerge un tissu urbain entre les deux centres par le biais des abbayes St Julien et St Vincent. Les deux pôles sont définitivement reliés lors de la construction d’une première enceinte fortifiée en 1356 après la prise de Poitiers et la captivité du roi Jean le Bon.
Tours est ensuite considérée non seulement comme un riche centre religieux mais aussi comme un grand foyer intellectuel et artistique.
Cependant, elle fut inexorablement touchée par le « siècle des malheurs » (XIVe siècle) avec la Peste Noire et la Guerre de Cent ans qui réduirent considérablement la population.
Une expansion politique et économique
Les XVe et XVIe siècles redorèrent le blason de la ville de Tours. Elle devint la capitale du royaume de France et sa renommée grandit par rapport aux autres villes. Les séjours fréquents des rois de France et de la cour sont à l’origine de la construction des châteaux de la Loire. Jusqu’à la fin des Guerres de Religion, Tours sera la ville centrale du royaume.
Louis XI favorisa l’économie tourangelle à travers le développement de la soierie et des foires. Ainsi, son expansion se réalise à travers les milieux artistiques mais aussi commercial. A la fin du XVIe siècle, la soierie tourangelle concurrence la célèbre soierie lyonnaise et la noblesse et la bourgeoisie de Tours occupent les plus hautes fonctions de l’Etat.
XVIIe à 1945 : déclin de la ville et du quartier
Un déclin de la ville de Tours s’amorça faisant chuter sa population à 20 000 habitants. Il s’explique par la difficulté de tenir la concurrence avec la soierie lyonnaise et par l’Edit de Nantes engendrant la délocalisation du pouvoir à Paris.
Tours se banalise alors avec un développement lent et une industrialisation limitée. Au XVIIIe, l’activité économique qui prévalait correspondait au trafic des voyageurs et des marchandises sur l’axe de la Loire. Mais avec la création de la Grande artère royale, tronçon de l’ancienne route d’Espagne, puis avec l’arrivée du chemin de fer, la ville s’étend et se développe perpendiculairement à l’axe historique, entraînant d’ailleurs la démolition de beaucoup de monuments. Il s’agit donc d’une modification importante de la morphologie urbaine projetant un nouvel avenir à la ville.
1945 à nos jours : expansion et mise en place du PSMV (1964-1973)
La ville de Tours, bombardée à deux reprises par les Alliés, est sortie meurtrie de la Seconde Guerre Mondiale. La moitié de la ville fut détruite et 16 000 habitants se sont retrouvés sans logement. La municipalité, avec l’aide de l’Etat, a mené de grands projets d’urbanisation avec la création de nouveaux quartiers (le quartier de l’Europe, du Sanitas, du parc Grandmont). En un demi-siècle, Tours a vu sa surface urbanisée multipliée par quatre et sa population doublée.
Parmi les projets de réaménagement du quartier ancien et des secteurs bombardés, le plan d’Orient surnommé « opération bulldozer », a été approuvé. Il prévoyait la démolition du vieux Tours qui était dans un état insalubre et la construction d’une nouvelle gare beaucoup plus au sud. Le maire, Marcel Tribu, attendait les élections avant de démarrer les travaux, mais en 1959, Jean Royer lui a succédé. Avec l’aide de Pierre Boille (Architecte), il abandonne ce projet : le centre ancien ne sera pas détruit. La gare, quant à elle, sera construite beaucoup plus près de la Loire, coupant ainsi la ville d’Est en Ouest.
Le quartier de l’îlot étudié est alors considéré comme une zone insalubre, et sa remise en état s’annonce difficile et coûteuse. Le 4 août 1962, la loi Malraux sur la protection et la mise en valeur est adoptée. Elle s’intéresse à la protection de tout un quartier et non plus seulement de monuments isolés. Un secteur peut être sauvegardé « dès qu’il présente un caractère historique, esthétique ou de nature à justifier la conservation, la restauration et la mise en valeur de tout ou une partie d’un immeuble ou d’un ensemble d’immeubles ».
Tours est alors la troisième ville à tenter cette expérience. Le 9 novembre 1973, le secteur sauvegardé s’étendant sur 90 hectares est officiellement créé et en 1983, après de longues années d’élaboration menées par Pierre Boille, un document d’urbanisme spécifique : le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur est approuvé.
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Extrait du rapport d’îlot urbain : L’îlot du Grand Marché : une interface entre Plumereau et les Halles, réalisé par Anguis Charlène, Bongeot Maïa, Deperrois Mathieu, Grelaud Gladys et Le Borgne Joëlle - 2004
Historique de Tours et de son quartier ancien
12/02/08
Tours (Indre-et-Loire) est une agglomération de près de 300 000 habitants (unité urbaine) qui a un important quartier historique protégé par un Secteur Sauvegardé.
Hôtel Gouin (XVIe siècle), rue du Commerce
Trafics sur la Loire